Avec Jean-Yves Amir, en 2015, nous avions déjà exploré cette collaboration 3D
https://ateliersstudio.com/2019/06/15/retroactivity-jean-yves-amir/
Il a refait la manip!
tout
En en 3Dvideo
et
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Un texte de Jean – Yves Amir sur ses travaux , mai 2007 :
ici: http://mixed3d.free.fr/spip/?cat=29
Mes travaux ont un statut particulier, à mi-chemin entre peinture et photographie : je les nomme « peintographies ».Fondées sur le principe du « miroir noir », ou plus exactement du « miroir d’encre », elles cherchent à saisir le reflet qui peut apparaître dans une tache d’encre, sur une trace de peinture noire brillante, ou sur n’importe quelle surface de miel, de mélasse ou d’huile. La tache joue le rôle d’un « subjectif » au sens où l’entend le cinéaste Patrick Bokanowski, par opposition à « l’objectif » de l’appareil photo ou de la caméra : filtre à la fois déformant, captateur du réel, et hautement personnel. Un tel procédé permet des combinaisons infinies jouant sur la rencontre, hasardeuse ou préméditée, de la forme peinte avec une réalité réfléchie. Aucun trucage infographique n’intervient dans mes peintographies.____________A vrai dire, au moment de prendre la photo, je ne vois pas grand-chose. Que du noir dans la tache, autant dire rien. Heureusement, l’appareil, lui, voit mieux que moi : en jouant sur le réglage de l’obturation je parviens à distinguer l’image réfléchie dans le noir de la peinture.On pourrait penser qu’il s’agit simplement d’une question d’habitude visuelle, de même par exemple qu’on distingue plus facilement la fenêtre que le reflet dans la vitre, ou la forme de la roue plus aisément que le reflet dans le chrome de l’enjoliveur. C’est aussi une question de diaphragme, d’accommodation de la vision au niveau de luminosité du reflet dans le miroir noir. L’œil est en quelque sorte ébloui par le fond blanc, il se règle sur lui, et ne voit que du noir dans la tache. L’appareil photo, lui, s’adapte.Tout se passe comme s’il parvenait à révéler une image latente mais invisible à l’œil nu.____________Il est profondément exaltant de découvrir et de fixer cette image latente parce qu’elle a quelque chose d’impossible, de miraculeux. De fragile aussi, par sa fugacité.Un jour de grand soleil, je suis allé au milieu d’un champ de blé avec mon matériel peintographique. C’étaient des blés verts parsemés d’une multitude de coquelicots. Sur une feuille de papier blanc, d’un seul coup de pinceau, j’ai étalé la laque glycérophtalique noire qui s’est mise à couler lentement. Je ne prépare pas mes taches à l’avance car la peinture devient toujours plus mate en séchant, elle perd ses qualités réfléchissantes, et puis, surtout, il me parait important de saisir « sur le vif » l’instant de la rencontre de la tache avec son motif. A l’œil nu, je ne voyais qu’une grosse tache noire sur la feuille blanche. Mais lorsqu’en regardant dans l’œilleton, j’ai vu ce que l’appareil voyait, au milieu du champ de blé, j’ai hurlé de joie ! |
un exemple de peintographie faite dans ce lieu: